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Attaque à la préfecture de police : Christophe Castaner refuse d’évoquer un « scandale d’État »

Le ministre de l’Intérieur, très critiqué depuis l’attaque perpétrée il y a quatre jours à la préfecture de police de Paris, s’est défendu ce matin sur France Inter. Pour lui, il s’agit d’un « dysfonctionnement d’État ».

Quatre jours après l’attaque meurtrière de la préfecture de police de Paris qui a fait quatre morts, perpétrée par Mickaël Harpon, un employé qui présentait des signes de radicalisation, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner s’est défendu face aux nombreuses critiques. « C’est un dysfonctionnement d’État. Un scandale d’État, je ne sais pas à quoi ça correspond », a-t-il déclaré ce matin sur France Inter.

Christophe Castaner a tout de moins reconnu qu’il y a eu des « failles » et qu’il « n’y a pas eu d’alerte au bon niveau, au bon moment ». Il a aussi annoncé son souhait « que toute alerte fasse désormais l’objet d’un signalement automatique ». En effet, en 2015, l’enquête a démontré que Mickaël Harpon a eu des propos justifiant les attentats de Charlie Hebdo. Des fonctionnaires de police avaient évoqué la possible radicalisation de cet informaticien de 45 ans, dont le poste était habilité secret défense, sans pour autant faire remonter l’alerte jusque dans les bureaux de la Direction du renseignement de la préfecture (DRPP).

Une vingtaine de fonctionnaires de police écartés de leurs fonctions depuis 2016

Depuis plusieurs jours, le ministre de l’Intérieur fait face à de nombreuses critiques de la part de l’opposition. Pour Éric Ciotti, invité ce matin des 4 vérités de France 2, « Christophe Castaner a perdu toute crédibilité pour occuper ses fonctions« . « Il a parlé beaucoup trop vite, parce que l’on est dans un monde de communication. Or, il faut que l’action se substitue à la communication », a ajouté le député LR des Alpes-Maritimes. Quelques heures après l’attaque, le locataire de la place Beauvau avait affirmé que l’employé n’avait « jamais présenté de difficultés comportementales » ni présenté « le moindre signe d’alerte ». Une affirmation rapidement contredite samedi par un rapport interne de la patronne de la DRPP, révélé par France Inter. « J’ai parlé sur les éléments du dossier, la vérité connue. Dans le dossier, il n’y avait aucune trace, aucun signalement. Ensuite, il y a l’instruction judiciaire », s’est-il justifié ce matin. Plusieurs élus de droite, notamment Guillaume Larrivé, François-Xavier Bellamy et Bruno Retailleau, ont demandé la démission du ministre de l’Intérieur. Ce dernier n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet.

Christophe Castaner a affirmé qu’ »une vingtaine de fonctionnaires de police » qui avaient fait l’objet d’alerte de radicalisation ont été écartés de leurs fonctions depuis 2016. Il doit être auditionné ce mardi par la délégation parlementaire au renseignement.

Ophélie Artaud

Éditeur Filipe Magalhaes

Auteur·trice