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Au Portugal, la gauche remporte les élections législatives

Selon les résultats quasi définitifs, le Parti Socialiste est arrivé en tête des élections avec près de 37% des suffrages. Donnée grande favorite des sondages depuis des mois, la formation du Premier ministre Antonio Costa, disposera d’au moins 106 sièges sur 230 au parlement.
Le PS obtient 106 sièges sur 230 au Parlement / Photo : Andrés Monroy-Hernández from Cambridge, USA [CC BY-SA 2.0 (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0)]
Le PS a remporté les élections législatives avec près de 37% des voix mais reste toujours à une dizaine de sièges de la majorité absolue. Les socialistes devancent donc largement leurs principaux adversaires du Parti social-démocrate (PSD, centre-droit), qui ont reculé à moins de 28% des voix et 77 sièges contre 89 en 2015.

Malgré cette victoire partielle, 106 sièges sur 230, la formation de l’ancien maire de Lisbonne va devoir trouver des alliés dans un parlement toutefois très à gauche afin de maintenir une stabilité politique.

Le Bloc de Gauche (BE), avec ses 19 sièges comme en 2015, s’est déjà dit « prêt à négocier un accord assurant la stabilité du pays », selon sa numéro un Catarina Martins. Avec une perte de 3 sièges, passant donc à 12, les communistes, ne se sont toujours pas exprimés mais n’excluent toujours pas une possible alliance. L’alliance des trois permettrait alors d’obtenir la majorité au Parlement.

Une surprise lors de cette élection, le parti Personnes-Animaux-Nature (PAN), fondé par un philosophe bouddhiste, qui passe de un à quatre sièges et pourrait également devenir un allié pour la gauche.

Vers une nouvelle « geringonça » ?

Arrivé au pouvoir en 2015, à la tête d’une union de gauche venue lutter contre l’austérité, Antonio Costa aura su sauver un Portugal qui n’arrivait pas à sortir de la crise. Qualifié de fin tacticien, l’ancien maire de Lisbonne avait réussi à former un gouvernement alliant gauche radicale et communistes.

Surnommée péjorativement « geringonça » (machin, bricolage, construction peu solide) par l’ancien député du Parti social-démocrate Vasco Pulido Valente, cette alliance a aujourd’hui réussi à redresser le pays économiquement et socialement.

En seulement quatre ans, Antonio Costa a réussi à élever la croissance au niveau le plus haut depuis 15 ans, augmenter le salaire minimum tout en faisant baisser le chômage à 6,4% soit son niveau d’avant la crise. Attention tout de même puisque même si ce bilan peut sembler idyllique, la dette publique reste à 120% du PIB et les Portugais souffrent toujours d’un niveau de salaire très bas en Europe, d’une explosion du prix de l’immobilier causée par le tourisme.

Célébrant sa victoire devant ses partisans, Antonio Costa a toutefois déclaré : « Les portugais ont aimé la « geringonça » et ils veulent l’actuelle situation politique ». Il se dit donc prêt à renouveler cette union de la gauche tout en ajoutant : « La stabilité est essentielle pour la crédibilité internationale du Portugal et pour attirer les investisseurs. »

Filipe Magalhaes

Éditrice : Emma Alonso

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