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Juventus: quand La Joya ne brille plus

Le retour de Paulo Dybala sur les terrains fait peine à voir. Depuis sa blessure en août, son manque de confiance et de préparation physique l’ont cantonné à un rôle de remplaçant. À cela s’ajoutent les négociations qui sont au point mort pour la prolongation de son contrat. Tant d’interrogations qui laissent planer le doute sur son avenir au club.

Qu’il semble loin le temps où l’on craignait le duo offensif Cristiano Ronaldo et Paulo Dybala à la Juventus. En 2017, le joueur argentin rentre dans l’histoire en inscrivant 10 buts lors des 6 premières journées de Serie A. La saison passée on compte 11 buts et 7 passes décisives. Mais aujourd’hui, sa blessure et surtout le passage de Morata semblent avoir laissé des traces. Ses chiffres cette saison sont catastrophiques : seulement 4 matchs joués en Serie A, 180 minutes sans jamais trouver le chemin des filets. Le nombre de passes décisives est lui aussi bloqué à zéro. Les mauvaises nouvelles s’enchaînent pour « le bijou ».

Après s’être battu pour se défaire du coronavirus en mai, La Joya est victime d’une blessure musculaire en août dernier lors du match face à Lyon en Ligue des champions (2-1). Le coronavirus et la fin du championnat l’ont empêché de se préparer physiquement. Depuis son retour, son niveau est inégal. Coupable contre la Lazio d’une erreur qui a permis aux Biancocelesti de revenir à 1-1, l’ancien meneur de jeu de la Juve semble vivre un moment difficile de sa carrière et peine à retrouver son meilleur niveau.

Le système Pirlo sans Dybala?

 Mais n’est-il pas prématuré de parler d’un « problème Dybala », sachant que le joueur est déjà en pleine crise de confiance? Le média turinois Tuttosport s’est déjà positionné sur la question en parlant « du cas Dybala » dans un article titré « Cher Dybala, comme ça, ça ne va pas » suite au déplacement du club dans la capitale italienne. Pour la Gazzetta dello sport ce n’est pas mieux : « L’année noire de Dybala ». Un traitement médiatique qui soulève des interrogations sur la « storia di grande amore » entre le joueur de 26 ans et la Juventus.

Un « mini drama » tourné autour du joueur et des nouveaux choix tactiques d’Andrea Pirlo. Sa nouvelle recrue, Àlvaro Morata, a su marquer son retour chez les bianconeri. Si le prêt du joueur de l’Atletico Madrid en a surpris plus d’un, force est de constater que l’attaquant espagnol a mis tout le monde d’accord. Avec 6 buts (sans compter les trois buts refusés pour hors-jeu en ligue des champions face au FC Barcelone) et deux passes décisives, il a su se rendre indispensable en ce début de saison. La question a donc de quoi se poser : Dybala a-t-il sa place dans le système Pirlo?

L’ex-capitaine de la Squadra Azzurra entame sa carrière de coach sur le banc de la Juventus le 8 août 2020, suite au limogeage de Maurizio Sarri. Sa vision du jeu était bien sûr une des raisons du choix d’Agnelli. À la tête d’un effectif qualitatif et quantitatif, « le Maestro » a varié les compositions pour trouver son onze type. Il a tantôt joué avec deux attaquants (Ronaldo et Kulusevski ou Morata) et quatre milieux. Dans cette équation, Dybala est en difficulté du fait qu’il n’a pratiquement jamais joué en 4-4-2. Son repli défensif est notamment remis en cause, contrairement à Morata.

Mais Pirlo a également aligné un système à deux attaquants et un trequarista (Ramsey). Ici, Dybala est familier aux postes de 9 ou 10 qui lui sont proposés. Mais l’alignement idéal pour Dybala est bien le système utilisé par Sarri: le 4-3-3. C’est la formation choisie pour affronter Ferencvaros TC en Ligue des champions le 4 novembre dernier. Dybala joue. Et Dybala marque.

Aucune inquiétude, « il doit travailler et jouer »

À cette question de la tactique s’ajoutent les négociations qui s’éternisent pour la prolongation de son contrat. Dybala est lié avec la Vieille Dame jusqu’en juin 2022. La prolongation aurait dû se faire cet été, mais la crise pandémique du coronavirus a tout chamboulé. Son agent est d’ailleurs retourné en Argentine.

Pourtant, ce n’est pas la première fois que l’Argentin semble en désarroi dans son équipe. Déjà, lors du transfert de Cristiano Ronaldo en 2018, beaucoup présentaient Dybala comme le nouveau Benzema, au service de la star portugaise. Mais les spécialistes n’avaient pas forcément prédit les difficultés de La Joya à s’adapter à son nouveau poste. Il a dû (logiquement) laisser sa place à CR7 en se déplaçant sur l’aile droite où il est indéniablement moins à l’aise. Victime des rotations d’effectif dans le nouveau système d’Allegri, Dybala est alors devenu familier avec le banc des remplaçants. Mais on connaît la suite : l’arrivée de Maurizio Sarri, qui a su faire coexister Ronaldo et Dybala. Ce dernier sera d’ailleurs élu meilleur joueur de la saison 2019-2020 en Serie A. Les fans de la Juve espèrent que le scénario se répétera. “Mister” Pirlo n’a d’ailleurs pas hésité à voler au secours de son numéro 10. « Parfois un joueur n’est pas en parfaite condition physique, c’est son cas actuellement. Il doit travailler et jouer » défendait ainsi « le Maestro » après le nul face à la Lazio.

Ce dont Dybala a besoin, c’est du temps de jeu. Un bonheur qu’il n’a pas trouvé de l’autre côté de l’Atlantique. L’international argentin a manqué les deux dernières rencontres des éliminatoires de la coupe du monde 2022 face au Paraguay (1-1) et au Pérou (0-2) pour raisons médicales. La Vieille Dame, elle, joue pratiquement tous les trois jours à partir de décembre… et ce jusqu’au moins janvier. Pirlo va donc devoir faire tourner l’effectif. Reste à savoir si Dybala saura se relever de cette « mini crise », rehausser son niveau et convaincre l’entraîneur de l’inclure dans son système. Pour l’instant, comme le diamant, Paulo Dybala brille dans l’ombre.

Auteur·trice
Auteur·trice
Diana Melhem

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