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Quel discours pour quel secteur ?

Pour les municipales à Marseille, les discours des candidats du Rassemblement national diffèrent selon les secteurs. Quand dans les quartiers nord, les candidats parlent de « « grand remplacement », au sud les thématiques sont plus économiques.

25 % des Marseillais vivent sous le seuil de pauvreté selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Marseille est une ville vaste et fragmentée socialement  : quand le Sud est plutôt riche, le Nord de la ville fait face au chômage et à la précarité. Le Rassemblement national compose avec ces disparités pour adapter son discours dans chaque secteur. « Les quartiers du nord sont totalement oubliés donc c’est vrai qu’il faut appuyer sur la sécurité, dans d’autres secteurs d’autres thématiques sont prioritaires. Même s’ils sont aussi victimes du développement d’une immigration conquérante », assure Stéphane Ravier, tête de liste du RN à Marseille.

Pour Sophie Grech, conseillère régionale et tête de liste du RN dans le 15e et 16e arrondissement  (8e secteur) de Marseille, la priorité est à la lutte contre l’islamisme et l’immigration. Ce territoire du nord de la ville, dont le 15ème arrondissement est la 5ème commune la plus pauvre de France (Insee), constitue une cible prioritaire du RN aux municipales 2020. Aux élections européennes, le parti de Marine Le Pen y a fait son meilleur score marseillais : 34,12 % des votes, avec 67,44 % d’abstention. La docteure en physique-chimie de 34 ans fait campagne sur l’insécurité et la perte de l’identité française. « Sur l’avenue de Saint-Antoine, tous les petits commerces ont été remplacés par des kebabs, des taxiphones, des snacks… Si ce n’est pas un grand remplacement, qu’est-ce que c’est ? » déclare t-elle lors d’un de ses meetings.

Sources : Insee et ministère de l’Intérieur
Sources : Insee et ministère de l’Intérieur

À quelques kilomètres, le 11e est l’arrondissement de Marseille avec le taux de chômage le plus faible (5 à 10 %). Franck Allisio, ancien LR et désormais tête de liste du 11e et 12e (6e secteur) y parle plus d’économie que d’exclusion.

Le candidat a un coté beaucoup plus entrepreneur que les autres. Il insiste sur les problèmes de transports ou d’écoles que connaissent les nouveaux arrivants dans le quartier. Dans ce secteur il veut soutenir économiquement cette nouvelle classe moyenne supérieure, il parle peu d’immigration, explique Gilles Rof, journaliste et spécialiste de la politique à Marseille.

Dans les arrondissent plus bourgeois du 6e et 8e (4e secteur), fief de Jean-Claude Gaudin, la tête de liste Bernard Marandat privilégie les thématiques du stationnement ou de l’accès au littoral. Pourtant, lorsqu’il était conseiller et ancien conseiller municipal du 15e et 16e arrondissement, une prise de parole sur cinq visait à refuser toute construction de logements sociaux et 15% traitaient directement d’immigration selon une enquête de Marsactu. Des références identitaires presque inexistantes de son programme actuel bien qu’il ne cache pas toujours ses opinions sur les réseaux sociaux. Le « favori de Stéphane Ravier » selon Gilles Rof, a posté le 29 février sur Facebook «  le fascisme, c’est la fête.” Un hommage à un ami décédé, le royaliste Guy Bertran de Balanda.

Sources : Insee et ministère de l’Intérieur
Sources : Insee et ministère de l’Intérieur
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