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Le journal école du master journalisme de l'EJCAM

Le Cours Julien : vitrine des « street-artistes »

© Floriane Valdayron

Se retrouver nez à nez avec un Heisenberg (Breaking Bad) glaçant, croiser un Mr Burns (les Simpson) plus vicieux que jamais ou se prendre d’admiration pour une sirène envoûtante. Non, il ne s’agit pas d’une offre Canal +, mais bien d’une promenade dans le quartier des graffeurs.

« C’est un point de rendez-vous toujours en effervescence et très populaire. Je pense que c’est pour ça que les graffeurs sont naturellement venus ici », s’enthousiasme Diego, alias Difuz, lorsqu’on l’interroge sur le Cours Julien. Ce jeune trentenaire d’origine parisienne a investi le terrain de jeu marseillais il y a maintenant onze ans. Si la cité phocéenne attire tant les peintres et graffeurs, c’est notamment pour la facilité avec laquelle ils peuvent s’exprimer dans l’espace public.

Crédits photos : Floriane Valdayron

© Floriane Valdayron

© Floriane Valdayron

« Un ami est venu me voir de Strasbourg pour qu’on peigne ensemble, se remémore Diego. Il a halluciné quand il a vu qu’on pouvait graffer en pleine journée, à des endroits passants, sans avoir de problème. » Et les rues colorées du Cours Julien en sont la parfaite illustration. C’est d’ailleurs une des particularités de ce quartier du sixième arrondissement. Affiches, accroches, collages, pochoirs, tags, flops et graffitis se superposent sur les murs des immeubles et les façades des petits commerces.

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« C’est vraiment facile de venir graffer ici, n’importe qui peut le faire », poursuit l’artiste. La conséquence directe d’une telle fréquentation ? La plupart des œuvres se font recouvrir par d’autres assez rapidement. Mais pas toutes. Rue des Trois Rois par exemple, un patchwork réalisé par Difuz et Gamo en 2012 a été laissé quasiment intact par les années.

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Difuz et Gamo se sont rencontrés il y a six ans alors qu’ils travaillaient ensemble dans un atelier.
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« On a fait ce graff en 2012 mais comme on était à la fin de l’année, on a décidé de signer 2013 », explique Diego.
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Pour la réalisation de ce patchwork, chacun des deux graffeurs intervenait dans les carrés qui leurs étaient réservés.

Diego est presque certain qu’il restera intouché puisque le street art est régi par des règles bien précises. « Il y a des murs qui sont réservés ; c’est le cas de celui-ci. Les gens ne repasseront pas dessus parce qu’ils savent que derrière on les recouvrira car on était là les premiers. »

À quelques pas d’ici, à l’angle du Cours Julien et de la rue Crudère, un autre mur est préservé. Cette fois ce n’est pas un graffeur qui se l’est approprié, mais l’Atelier Juxtapoz en 2012, en partenariat avec l’association parisienne Le M.U.R (Modulable Urbain Réactif).

Tous les deux mois, Juxtapoz désigne un street-artiste pour qu’il réalise une œuvre sur la façade, dans une zone de trois mètres sur cinq. Dernièrement, c’est Kitsa, une des graffeuses de la ville, qui a investi l’espace.

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« C’est vraiment génial ce qu’elle fait, c’est une artiste à suivre », lance Diego dans un sourire. Et, comme pour tous les autres talents du cours Julien, ses œuvres sont exposées gratuitement, en plein air.

Floriane VALDAYRON
@FlorianeVldrn

INFOS PRATIQUES :

Le 17 décembre, l’office de Tourisme et des Congrès de Marseille propose une visite guidée du Cours Julien pour découvrir l’univers du street art.
Durée : 2 heures
Tarif : 10 €/personne

RESERVATION  –  04 86 09 50 34

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