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Incendie de Lubrizol : des premiers résultats sur les taux de dioxines « très rassurants », selon Agnès Buzyn

Ces analyses doivent être complétées par de nouveaux prélèvements, a précisé la ministre de la Santé.

Dix jours après l’incendie de l’usine chimique Lubrizol à Rouen, la ministre de la Santé a commenté dimanche 7 octobre sur LCI les premiers résultats des tests mesurant les niveaux de dioxines contenus dans les produits alimentaires. Ces substances toxiques, reconnues comme cancérogènes certains par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), font craindre à la population une contamination des aliments.

Les résultats des analyses, effectuées dans les fourrages, les fruits, les légumes et le lait, ont été qualifiés de « très rassurants » par Agnès Buzyn. La ministre a néanmoins annoncé la réalisation de « prélèvements complémentaires pour vérifier (…) qu’après une semaine d’accumulation, les prélèvements restent toujours en dessous des seuils reconnus comme ceux de l’environnement normal. »

Une telle conclusion permettrait de « lever toutes les restrictions sur l’alimentation dans la zone qui a été touchée par les fumées ». Après l’accident survenu dans l’usine fabriquant des lubrifiants pour automobile, le 26 septembre, la récolte de produits agricoles a en effet été interdite dans une centaine de villes de Normandie et des Hauts-de-France. Une mesure de précaution alors que plus de 5 000 tonnes de composants chimiques (additifs, détergents, dissolvants) ont pris feu. La ministre a par ailleurs déclaré que tout risque lié à l’amiante était écarté en dehors du site industriel.

Plusieurs interrogations demeurent cependant. La nature des produits brûlés dans les entrepôts de l’entreprise voisine, Normandie Logistique SCMT, reste notamment inconnue. Pour l’heure, la PME a pu communiquer la liste intégrale des 9 050 tonnes de produits stockés en son sein, sans pouvoir préciser ceux qui étaient partis en fumée et ceux qui étaient intacts. Agnès Buzyn a affirmé qu’il ne s’agissait pas d’un « site Seveso classé haut ». Le type de produits incendié déterminera si de nouveaux prélèvements doivent être faits, a ajouté la ministre.

Alors que les Rouennais se plaignent d’un manque de transparence des pouvoirs publics, la ministre a admis ne pas avoir su répondre à l’inquiétude des habitants, en soutenant n’avoir « aucun intérêt à cacher quoi que ce soit ».

L’angoisse est encore vive chez les citoyens, qui continuent de publier leurs témoignages et leurs photos sur la page Facebook du « Collectif Lubrizol« , formé dans les jours ayant suivi le drame. Le groupe réclame que les personnes exposées à la pollution bénéficient d’un suivi médical à long terme, et exige la reconnaissance de l’état de catastrophe technologique Vendredi soir, l’Agence régionale de santé (ARS) de Normandie faisait état de 224 passages aux urgences pour une pathologie « en lien » avec l’incendie.

Chloris Ploegaerts

Auteur·trice