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Après l’attentat de la préfecture de police de Paris, Emmanuel Macron appelle à « faire bloc » contre « l’hydre islamique »

Emmanuel Macron a rendu un hommage national appuyé, mardi 8 octobre, aux quatre fonctionnaires de la préfecture de police de Paris tués par leur collègue radicalisé. Le chef de l’État a appelé à mener un combat « sans relâche » contre le terrorisme islamique.

« Sept minutes ont suffi à plonger la préfecture de Paris dans un des drames les plus douloureux de son histoire, et la France dans la stupeur et l’incompréhension« , a déclaré le président de la République ce matin, avec émotion, dans la Cour d’honneur du bâtiment où ont été tués les quatre fonctionnaires de police jeudi 3 octobre.

Accompagné du Premier ministre, Edouard Philippe, des ministres de la Justice, Nicole Belloubet, et des armées, Florence Parly, le chef de l’État a rendu hommage aux victimes du drame et à leurs proches, présents, à l’abri des caméras. Âgés de 38 à 50 ans, Damien Ernest, Anthony Lancelot, Brice Le Mescam, et Aurélia Trifiro ont été décorés de la légion d’honneur à titre posthume par le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, comme « victimes du devoir dans l’exercice de leurs fonctions« .

Emmanuel Macron a salué « la maîtrise et le courage hors norme » du gardien de la paix stagiaire, qui a neutralisé l’assaillant, Mickaël Harpon, un agent administratif de la préfecture de police employé comme informaticien et habilité secret défense. Le chef de l’État a assuré que la lumière serait faite et les responsabilités établies, alors que les polémiques enflent sur le sujet. Plusieurs personnalités politiques avaient notamment appelé à la démission de Christophe Castaner, après ses déclarations sur l’absence de signes de radicalisation de l’auteur des faits. Avant l’hommage solennel, Christophe Castaner était auditionné à huis clos avec son secrétaire d’État Laurent Nunez par la délégation parlementaire au renseignement.

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« Une société de la vigilance »

Selon le chef de l’Etat, 59 attentats ont été déjoués depuis six ans. Mais « les institutions seules ne suffiront pas, l’administration seule et tous les services de l’État ne sauraient venir à bout de l’hydre islamiste. C’est la nation toute entière qui doit s’unir, se mobiliser, agir« , a martelé Emmanuel Macron, invitant à bâtir une « société de la vigilance« . « Et non du soupçon » a-t-il précisé pour tempérer les réactions. Selon le chef de l’État, chacun doit « repérer les relâchements« , au travail, à l’école. Un discours qui tranche avec les précédents : pour la première fois, le président de la République a appelé les français à « faire bloc », contre « l’hydre islamiste ».

« Hydre islamiste » ou « islam dévoyé porteur de mort« : Emmanuel Macron a pesé ses mots, rappelant que « en aucun cas il ne s’agit d’un combat contre une religion, mais contre son dévoiement qui conduit au terrorisme« .

Deux enquêtes administratives ont été ouvertes par le Premier ministre, afin d’identifier les failles ayant permis à Mickaël Harpon, l’agent administratif radicalisé, de passer à l’acte.

Inès Guillemot

Auteur·trice