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Communes rurales : fusionner pour exister

Les communes rurales représentent près des trois-quarts des communes ayant fusionné. Une décision aux allures de solution miracle pour ces communes qui peinent à se développer.

Perché sur les coteaux de l’Adour, à la frontière avec les Hautes-Pyrénées se tient le village de Cannet (Gers), 57 habitants. Depuis le 1er janvier 2019, la commune a fusionné avec le voisin de Riscle, le chef-lieu du canton.

En cette année d’élections municipales, l’ancien maire aux cinq mandats René Castets se félicite de l’opération:

« Au moins cette année, nous n’avons pas eu à nous soucier de constituer une liste. Être avec Riscle nous permet d’être représentés et de toujours exister. »

Pour René, cette fusion était le seul moyen de sortir le village de son marasme :« cela nous permet de faire plus de choses, de réparer ce qu’il y a réparer et d’entretenir les routes. Grâce à cette fusion, nous avons plus de moyens, alors qu’avant la seule façon d’augmenter le budget était d’augmenter les impôts locaux. Chez nous ça aurait été impensable, et surtout insuffisant pour commencer des travaux. »

 

Garder son identité

L’intérêt de la fusion reste que les communes ne disparaissent pas. Si une nouvelle entité est créée, il n’empêche que les communes gardent leur nom : «Beaucoup de gens avaient peur de perdre leur identité, mais ça ne se passe pas comme ça, déclare Christophe Terrain, maire de Riscle. Au contraire, c’était dans notre intérêt que les deux communes gardent leur nom, ne serait-ce que pour les viticulteurs et les soucis d’appellation contrôlée de leurs produits. »

Dans les Pyrénées haut-garonnaises, les communes de Saint-Béat et de Lez ont fusionné en « Saint-Béat-Lez. » Dans ce cas, c’est la mise en commun des infrastructures pour développer les deux villages ensemble qui a motivé la fusion. Luce Lagasserie, maire de Saint-Béat, et Marie Crouzet, son homologue de Lez, s’amusent :

« Nous avons fusionné parce que nous sommes copines. Mais avant tout, les communes sont très proches et on se prête les infrastructures en permanence. Il était temps de rendre cela officiel. »

Ensemble sur une liste, elles ont remporté les élections au premier tour :
« Cela montre bien que les gens ont compris l’initiative et l’encouragent. Il n’y a qu’en fusionnant que les villages vont survivre, développe Luce. Grâce aux moyens qui sont désormais les nôtres, nous avons pu proposer un programme plus ambitieux, car il y a beaucoup à faire. »

Dans le Gers comme dans les Pyrénées, les élus sont unanimes : les élections ont confirmé leur décision de fusionner.

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