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Municipales : “duel” d’éloquence pour Berland et Payan

Yvon Berland (LREM) et Benoît Payan (Printemps marseillais) ont chacun de leur côté exposé leurs arguments pour convaincre les étudiants. Crédits : Corentin Mirallès

Pour le deuxième débat des municipales organisé à l’EJCAM jeudi 20 février, Yvon Berland (LREM) et Michèle Rubirola (Printemps marseillais) devaient échanger sur les mesures phares de leurs programmes respectifs. C’est finalement Benoît Payan, tête de liste des 2e et 3e arrondissements, qui a remplacé Michèle Rubirola aux abonnés absents, réduisant le débat à deux prises de paroles successives.

Sans sa tête de liste, le Printemps marseillais a présenté ses mesures aux étudiants lors du dernier débat, portées par le président de l’opposition socialiste au conseil municipal, Benoît Payan. Une décision soudaine de l’état major du parti, qui a refusé toute prise de parole de Michèle Rubirola en présence du candidat LREM, Yvon Berland ; lui-même refusant de débattre avec un candidat de secteur.

Un couac qui s’ajoute à la polémique au sein du parti présidentiel, avec la révélation de vidéos intimes de l’ex-candidat aux municipales de Paris Benjamin Griveaux.

Les deux candidats ont brièvement réagi à l’affaire, Berland espérant “le respect des règles de bon sens” après cette “bombe atomique” et Payan déclarant vouloir “sortir très vite” de ce climat de campagne.

Chacun y est allé de sa petite phrase, le candidat socialiste s’est exprimé avec fougue en tutoyant son audience pendant que le candidat LREM préférait jouer la proximité en prenant des exemples concernant directement les étudiants.

Les deux candidats ont présenté les mesures phares de leurs parti devant les étudiants de l’EJCAM.
Crédits : Corentin Mirallès

Pour Benoît Payan: “Si tu veux nettoyer ta ville, tu dois être le patron”

Pour la propreté, les deux candidats prévoient la création d’une brigade, mais les effectifs et les moyens n’ont pas été chiffrés. Yvon Berland se dit prêt à faire des tournées avec les éboueurs. Selon lui, la répression ne suffit pas, il faut “challenger” les Marseillais.es. De son côté Benoît Payan veut que la compétence “propreté” revienne à la mairie: “Si tu veux nettoyer ta ville, tu dois être le patron”. Le style est direct, le problème est ancien.

En ce qui concerne la sécurité, Benoît Payan pointe le manque de moyens humains et matériels de la police. Pourtant, il en est persuadé : “Marseille ne souffre pas plus de l’insécurité qu’une autre ville”. Allonger les horaires d’ouverture des services publics serait un moyen d’apaiser les citoyens,  pour le candidat du Printemps Marseillais. Yvon Berland aligne les idées: allez voir Christophe Castaner pour obtenir plus de policiers, armer la police municipale, augmenter le nombre de caméras. Mais avant le volet répressif, il propose une campagne de communication pour ‘acculturer’ les Marseillais.es. Communication et sanction, c’est le mantra du candidat LREM côté sécurité.

Un maire de la nuit

Pour inciter les marseillais à prendre les transports en commun, les deux candidats proposent la gratuité pour les moins de 25 ans. Selon Yvon Berland, il faudrait 30 millions d’euros pour financer la mesure, qu’il étendrait ensuite aux retraités, puis à l’ensemble des usagers d’ici la fin de son mandat. Benoît Payan prévoit quant à lui une enveloppe de 800 millions d’euros, négociée avec l’Etat, pour financer la gratuité pour les moins de 25 ans, mais aussi des projets de développement des transports en commun vers les zones les moins bien desservies.

Sur les questions de logement, le candidat du Printemps marseillais veut réquisitionner les biens des marchands de sommeil. Pour attirer les étudiants, il souhaite créer des résidences en centre-ville. Fort de ses années à la tête d’Aix-Marseille Université, Yvon Berland a plusieurs idées pour favoriser la vie étudiante, dans une école de la seconde chance “M21” formant aux nouvelles technologies. Il espère lier dynamique du centre-ville et présence des étudiants. Il propose la création étonnante d’un “maire de la nuit” pour chapeauter la vie étudiante et l’allongement des horaires de nuit des transports en commun.

Emilie Méchenin et Juline Garnier

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