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À Marseille, les bus affichent la qualité de l’air

La qualité de l'air bientôt affichée à l'arrière du bus 82, ligne 100% électriques / Crédit photo : Auriane Duffaud

Afficher la qualité de l’air à l’arrière des bus, c’est la solution qu’a trouvé l’organisme Air PACA pour interpeller les Marseillais. Derrière cet outil de sensibilisation, des quantités de données et de longs mois de conception…

On y est. Après des mois de travail, « AirTM » est sur le point d’éclore. Les piétons, cyclistes et automobilistes qui croiseront la route du bus 82 connaîtront bientôt une estimation de la qualité de l’air qu’ils respirent, au moment et à l’endroit où ils circulent. Si le projet de panneau lumineux transportable a d’abord été porté à bout de bras par son créateur Mathieu Izard, chargé d’études qualité de l’air intérieur chez Air PACA, l’ingénieur est vite rejoint par toute une équipe. Parmi eux Stephan Castel, chargé de mission territoires et innovation, a l’idée de s’allier à la RTM en affichant le panneau à l’arrière des bus pour sensibiliser les citadins. « L’idée c’est que la RTM fasse de la communication sur le fait qu’utiliser les bus améliore la qualité de l’air. Plus de bus c’est moins de voitures, donc c’est moins de pollution », rappelle-t-il avant de préciser que le déplacement moyen d’une voiture dans Marseille est de seulement 4km. De courts trajets « qu’on pourrait très bien faire autrement, par des modes actifs, la marche, le vélo, ou par les transport en commun », soutient-il.

« Une problématique passionnante : la datavisualisation »

Pour Air PACA, le projet est aussi l’occasion de valoriser la première ligne de bus 100% électrique en France, reliant le Pharo et le quartier d’affaires Euroméditerranée. « Ce qui va être communiqué, c’est un indice général de qualité de l’air, précise Mathieu Izard. Il faut que l’information soit la plus visuelle et la plus simple possible parce que sur la route, l’objectif c’est avant tout la sécurité. » Le panneau sera compréhensible par tous, composé d’un indice général et d’une échelle de couleur. « On touche à une problématique passionnante : la datavisualisation, sourit Stephan Castel. Ça nous apprend à sortir de notre posture pour représenter les choses autrement et donner aux data un côté qui intéresse, qui capture l’attention ».

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Prototype du « Module Air » / Photo Auriane DUFFAUD

Et des data, Air PACA n’en manque pas. Météo, transports, usines, pesticides, brûlage… Toute l’année, le service modélisation utilise des quantités de données afin de produire des cartes  régionales interactives. Le panneau d’affichage s’appuie sur ces informations pour estimer la qualité de l’air heure par heure. Le boitier est également équipé d’un système de géolocalisation et de deux micro-capteurs, l’un pour les micro-particules, l’autre pour le CO2.
Intitulé « Module Air » par son concepteur Mathieu Izard, le système en est encore au stade de prototype. « Pour l’instant, ce dispositif c’est l’ensemble des possibilités qu’on va essayer de développer », précise-t-il. Chez les particuliers pour contrôler la qualité de l’air intérieur, dans les  classes des écoles pour la concentration en CO²… Si le projet AirTM rencontre le succès escompté, l’ingénieur déborde déjà de nouvelles idées d’utilisation.

Auriane Duffaud

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