Don du sang et confinement : à Marseille, l’Établissement français du sang s’efforce de maintenir les stocks

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Les stocks de sang toujours à flux tendu en région Sud et en Corse. Une situation loin d’être inédite, mais aggravée par le confinement. Désormais, la collecte est limitée et les donneurs se font désirer. À Marseille, 35 poches de sang sont habituellement collectées chaque jour. Pour rester à un niveau équivalent, l’Établissement français du sang redouble d’efforts pour les attirer : mails, textos, voire appels téléphoniques. Reportage à la maison du don, rue de la République.

Impossible d’oublier la Covid-19 en arrivant à la maison du don : lavage de mains, changement de masque, puis à nouveau lavage de mains. Toutes les précautions sont prises pour éviter la contamination. Alan, chargé d’accueil, confirme ce changement, il y voit même des avantages. « Avant, il n’y avait pas de places limitées : tout le monde arrivait en même temps, à n’importe quelle heure. Il pouvait y avoir 15 à 20 personnes en même temps. Tout le monde attendait son tour. C’est un peu plus fluide maintenant, les gens patientent moins. »

Ce matin-là, peu de personnes dans la salle d’attente. La plupart sont des habitués, comme Serge, qui vient donner du plasma et des plaquettes tous les quinze jours. « Je me suis dit que c’était peut-être la période où il faut vraiment donner et être présent. Je n’ai donc rien changé, au contraire, j’ai maintenu mes rendez-vous. Je suis au chômage partiel, donc j’ai du temps. »

Des efforts salutaires

Même pour ces donneurs réguliers, les rappels ne sont pas inutiles. Christophe vient depuis vingt ans. « J’ai reçu un rappel par mail, expliquant qu’il avait besoin de sang. Personnellement, je me fixe mes dons en fonction de mon agenda. Là, ça tombait bien. »

Je l’aurai peut-être fait, mais plus tard

Et parfois, les relances de la maison du don attirent des personnes moins assidues. Nèle, perfusion au bras, est ici pour la deuxième fois. « Le fait qu’ils nous appellent, on se sent un peu plus obligés que lorsqu’on le fait de notre propre volonté. Je l’aurai peut-être fait, mais plus tard. J’aurai repoussé la chose, parce que c’est quand même pas super agréable. »

Le manque de collectes mobiles se fait également sentir. « Nous avons subi les fermetures des facultés : plus d’accès puisqu’il n’y a plus personne, plus d’élèves. C’est un grand manque pour nous, à Marseille notamment cette période octobre-novembre est celle où on allait dans les universités. Pour arriver à atteindre les étudiants après, c’est compliqué : nous essayons via les réseaux et leurs associations“, détaille Jean-Luc Di-Fraia, chargé de la promotion du don à l’Établissement français du sang à Marseille.

1 000 dons par jour sont nécessaires en région Sud, elle en reçoit actuellement 800

La plupart des collectes mobiles ne peuvent plus se faire, essentiellement pour des raisons pratiques. “Il y a des communes qui ne peuvent plus nous accueillir parce qu’il y a des contraintes particulières d’espace pour accueillir les donneurs. Nous n’avons pas les surfaces, il n’y a pas l’hygiène qu’il faut. Les collectes en entreprise ne se font plus non plus, notamment en raison du télétravail.” Dans la région, 1 000 dons par jour sont nécessaires pour répondre aux besoins. Elle en reçoit actuellement 800.

Si vous souhaitez donner votre sang, rendez-vous sur le site de l’Établissement français du sang : en période de confinement, les dons se font uniquement sur inscription.

Crédits/Solène Leroux

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Passion radio incontestable, beaucoup de web et de presse écrite aussi.
Passée par Maritima Médias, Dialogue RCF, France Bleu Breizh Izel, Jeune Afrique et Paris Match.
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