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Covid-19 : le boom de l’alimentation solidaire

Les fruits et légumes moches ou invendus seront transformés en bocaux solidaires. Crédits: Ready made/Pexels

La crise sanitaire liée au Covid-19 a renforcé la précarité : certains Français se nourrissent uniquement grâce aux associations caritatives. Face à ce phénomène, les réseaux de solidarité s’organisent et se renforcent. Comme à Marseille, où une « légumerie » allie solidarité et lutte contre le gaspillage alimentaire.

La vulnérabilité des populations les plus pauvres s’est accentuée avec la crise économique sanitaire liée au Covid-19. Un accroissement des inégalités d’autant plus perceptible à Marseille, où 30 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.

Si les restaurants sont fermés depuis octobre, d’autres initiatives tournent à plein régime. Pour aider les plus démunis, l’association Fruits et Légumes Solidarité (AFLS) récupère les invendus du Marché d’intérêt national (MIN) des Arnavaux (14e) et les valorise en soupes, compotes et autres surgelés. Dans cet atelier créé en décembre dernier, six employés en contrat d’insertion nettoient, trient, coupent, et épluchent.

Au MIN, 2 200 tonnes de biodéchets par an

Pour faciliter le stockage et la distribution, les produits sont ensuite mis sous vide, congelés ou stérilisés en bocaux. Toujours en phase de test, cette « légumerie » est actuellement la plus grande et la plus polyvalente de France.

Directement implantée au sein du MIN, l’association espère allonger la durée de vie des denrées collectées et en collecter un maximum. Le marché phocéen produit 2 200 tonnes de biodéchets par an. À terme, l’AFLS veut récupérer 1 000 tonnes d’aliments auprès des grossistes et agriculteurs du secteur.

30 % de la production doit servir à la vente grand public, le reste est destiné à l’aide alimentaire. Une nécessité, alors qu’en 2020 la Banque alimentaire des Bouches-du-Rhône a distribué 4 700 tonnes de denrées : 1 000 tonnes de plus que l’année précédente.

Une innovation anti-gaspillage

D’autres initiatives du genre sont en place ailleurs en France, comme au marché de Rungis, à Lille et à Perpignan. « Ça existait déjà, mais pas à cette échelle-là, pas avec ces outils-là, » complète Dro Kilndjian, directeur d’exploitation de l’atelier. Ici, la nouveauté réside dans la transformation faite sur place qui permet de gagner en durée de vie. Jusque-là, les banques alimentaires récupéraient les produits frais, et une partie de la production se perdait le temps de la distribution.

Le Conseil départemental des Bouches-du-Rhône a financé ce projet à 98 %. Pour autant, la « légumerie » souhaite se détacher des aides publiques en tirant des bénéfices de la revente de ses produits.

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