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Les monnaies locales, une alternative en devenir ?

Au total, 700 professionnels acceptent "la roue" en Provence et dans les Alpes-du-Sud. ©Camille Nowak

Il existe aujourd’hui une soixantaine de monnaies locales complémentaires et citoyennes (MLCC) en France. En Provence et dans les Alpes-du-Sud « la roue » a vu le jour en 2014. Depuis, elle ne cesse de se déployer et compte aujourd’hui près de 2500 utilisateurs.

La Roue se présente sous forme de billets d’une valeur de 1, 2, 5, 10, 20 et 50 roues.©Camille Nowak

« Donner du sens aux échanges », c’est l’objectif des monnaies locales. La première, « l’abeille », a vu le jour dans le Lot et Garonne, en 2010. Depuis, elle sont des dizaines à se déployer sur le territoire français à travers le réseau des Monnaies Locales Complémentaires Citoyennes (MLCC). Légalement reconnues comme moyen de paiement, par une loi du 31 juillet 2014, elles se présentent comme une alternative permettant de favoriser l’économie locale.

Cette monnaie complémentaire à l’euro encourage ainsi le commerce et la production locale, puisque l’activité est relocalisée sur le territoire où elle s’applique. Les chaînes de magasins présentes partout en France sont exclues de ce mécanisme. Une des particularités de cette monnaie est qu’elle n’est pas gérée par l’Etat mais une association. Les fonds collectés par l’association sont ensuite utilisés pour le financement de projets tel que des fermes pédagogiques ou encore des épiceries paysannes.

Comment fonctionne « la roue«  en Provence et dans les Alpes-du-Sud ?

En France, les monnaies locales ont la même valeur que l’euro, une roue est égale à un euro. Les commerçants et clients qui l’utilisent doivent respecter une charte favorisant les circuits courts. Cette solution alternative est illustrée dans le documentaire Demain de Cyril Dion et Mélanie Laurent :

Si nous voulons une économie locale, plus résiliente, où l’argent circule localement, une livre dépensée dans une entreprise locale circule davantage et cela génère 2,5 livres d’activité dans cette économie locale, alors qu’au supermarché, cela génère que 1,4 livre, l’argent s’échappe.

Agnès Jannin, directrice de l’Epicerie Paysanne Adèle, a adhéré à l’association Seve13 qui gère « la roue », il y a trois ans. Malgré une utilisation encore peu régulière, elle « ne désespère pas qu’un jour ça décolle »  :

Aujourd’hui, une soixantaine de monnaies locales circulent toujours en France et quarante sont en projet.

La prochaine qui devrait voir le jour est le « sézu », elle sera lancée dans le département du Gard.

Camille Nowak

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