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Manifestation anti-PMA à Paris : quelques élus de droite et d’extrême droite dans le cortège

Les opposants à l’ouverture de la PMA (procréation médicalement assistée) à toutes les femmes se sont réunis dimanche pour une marche de contestation à Paris. A l’inverse des mobilisations de la « Manif pour tous » sept ans auparavant, les personnalités politiques se sont faites rares dans le cortège. Parmi elles, quelques élus de droite et d’extrême droite font de la loi sur la bioéthique leur cheval de bataille, et ce malgré l’absence de ligne officielle de leur parti respectif.

Le 13 juin 2013, la « Manif pour tous » défilait dans les rues de Paris pour s’opposer à la loi autorisant en France le mariage entre personnes de même sexe. PHOTO : Ycare [CC BY-SA 3.0 (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0)].
A l’appel du collectif réunissant une vingtaine d’associations intitulé “Marchons enfants !”, les rues de Paris ont été le théâtre de nombreux slogans, du célèbre « Liberté, égalité, paternité » aux inscriptions naissantes “Contre la PMA sans père et la GPA”. Dans le cortège qui a réuni plusieurs dizaines de milliers de personnes, les visages de rares élus des Républicains et du Rassemblement national se sont mêlés à la grogne populaire pour une marche de protestation partie des abords du Sénat jusqu’à la place du 18-juin. Loin de la mobilisation contre le mariage pour tous qui avait vu de nombreux représentants des partis politiques défiler aux-côtés des manifestants.

Dans le camp des Républicains, les députés Julien Aubert, Guillaume Larrivé et l’eurodéputé François Bellamy étaient présents pour l’occasion. Haut et fort, ils ont martelé leur position devant la foule et les médias tandis que le parti de droite ne souhaitait pas prendre part aux mobilisations. “Je suis contre la GPA et ce texte en est la première étape, fustige le secrétaire général adjoint des Républicains Julien Aubert depuis le cortège des contestataires. La majorité s’est “vendue” elle-même en légiférant sur la GPA. Le premier ministre disait lui-même : “Jamais la PMA, car elle conduira à la GPA”. (…) On ne dit pas aux gens où l’on va vraiment. »

“Bien sûr, le désir d’enfant est légitime, bien sûr il est respectable, mais nous sommes venus (…) pour dire simplement, de façon paisible, que nous n’avons pas le droit de jouer les apprentis sorciers avec la condition humaine »,ajoute dans la foulée François Bellamy au micro de CNews. Présent également dans le cortège, Guillaume Larrivé, le député LR de l’Yonne et candidat à la présidence du parti.

“On ne veut pas se réveiller dans quelques semaines, dans quelques mois, dans un monde transhumaniste”. Guillaume Larrivé

Le Rassemblement national était également représenté par les eurodéputés Gilbert Collard et Nicolas Bay, ainsi que la députée apparentée RN Emmanuelle Ménard. « Créer de toutes pièces une situation où un enfant serait privé de son père, et privé même de la possibilité de connaître un jour son père, ça nous paraît être une régression absolument majeure », a déclaré pour LCI Nicolas Bay en marge de la protestation. « On est en train de créer un bouleversement ontologique terrible qui aura des conséquences », explique quant à lui Gilbert Collard devant les médias.

Si ces quelques élus de droite et d’extrême droite se sont montrés fermement opposés à la loi de bioéthique, les partis Les Républicains et le Rassemblement national n’ont pas adopté de position officielle sur le projet de loi. Une absence de ligne qui détonne par rapport à la posture des partis lors des mouvements de protestation organisés par la « Manif pour tous » sept ans auparavant.

Emma Alonso

Auteur·trice