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Mois sans tabac : arrêter de fumer pendant le confinement, mission impossible ?

Le mois sans tabac fête son 4e anniversaire. Crédits photo : Basil MK/Pexels.

TABAGISME – Quelques jours après l’annonce du confinement, le coup d’envoi du mois sans tabac a été donné. Chaque année en novembre, ce défi incite les fumeurs à arrêter la cigarette pendant 30 jours. En 2020, on compte près de 110 000 participants, soit deux fois moins qu’il y a un an.

  • En 2019 24% des français fument quotidiennement. Le tabagisme tue 75000 personnes par an.
  • Depuis deux ans, presque 2 millions de français ont arrêté de fumer.
  • Selon la Fédération française de cardiologie,  « la pandémie de covid 19 a un impact sur l’augmentation de la consommation de tabac. »

Comme 48% des 20-25 ans, Gwendal fume « 7 à 10 clopes par jour ». Depuis 8 ans. Il a décidé de participer pour la première fois au mois sans tabac. Une épreuve encore plus difficile en cette période de confinement. « Au début ça m’a fait super peur, je voulais reporter ma date d’arrêt. Mais en fait je me suis dis que ça rajouterait un challenge, tu es face à toi même et c’est tout. » La solitude semble être un moteur pour lui, le coupant des tentations : « le confinement signifie peu ou pas de situations sociales, et je crois que c’est en soirée ou en terrasse que je suis le plus tenté de fumer ». 

Pourtant pour Anne-Cécile Delaunay, tabacologue, l’isolement provoqué par le confinement est plus un obstacle qu’autre chose : « L’arrêt du tabac est difficile : on ne va pas forcément réussir à arrêter du premier coup. A chaque rechute on apprend sur soi et on multiplie ses chances d’arrêter la prochaine fois. Se faire accompagner par des proches permet de ne pas abandonner ».

Un « double défi »

« La pandémie décuple le stress qui décuple l’envie de fumer.  En plus quand on fume, ça occupe et ça rythme notre journée. Chose dont on a besoin pendant le confinement », affirme le docteur Delaunay. La bataille est psychologique : « L’injonction de rester chez soi donne une sensation de manquer de liberté, et fumer reproduit ce moment de liberté. C’est donc un double défi: il faut contrer le tabagisme et l’ennui ». 

Pour remédier à cet inconvénient, Gwendal a prévu un programme bien particulier : « Je vais faire des exercices de respiration, des mouvements et de la méditation. Je pense que ça va aider ». Une méthode validée par la tabacologue : «  Il faut se faire un programme au quotidien, ne pas se donner d’objectifs trop haut: si ce n’est l’arrêt de la cigarette, au moins imaginer une réduction. Réfléchir sur pourquoi on fume. On peut aussi se faire accompagner à distance ». Le site de service public tabac-info-service.fr est l’instigateur du mois sans tabac. Mais il existe aussi des applications pour accompagner les fumeurs à arrêter la cigarette comme Kwit ou encore Ouiquit.

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