Vendredi 13 octobre, l’intersyndicale avait appelé à une journée de mobilisation nationale « contre l’austérité et pour l’augmentation des salaires ». Olivier Mateu, secrétaire de la CGT 13 (Bouches-du-Rhône) depuis 2016, était présent à Marseille. Il a notamment expliqué au « 13 Informé » les raisons de cette mobilisation et de son importance.
L’intersyndicale a appelé à une journée de mobilisation nationale. Quel est le but de cette mobilisation et pourquoi avoir choisi cette date ?
C’est une date qui a été choisie au niveau européen. Le vendredi, ce n’est pas le jour de prédilection du syndicalisme français. Après, on estime que c’est toujours le bon moment pour se mobiliser. Sans mobilisation, on va soit continuer à payer très cher, soit ne plus acheter.
Quelles sont vos attentes vis-à-vis de cette journée ? Redoutez-vous un essoufflement après l’échec de la mobilisation contre la réforme des retraites ?
Il va falloir tirer les leçons des quelques difficultés […] qu’on a rencontrées. C’est une question qui est posée à la CGT, au syndicalisme français, mais au-delà, à toutes les composantes du mouvement social. Comment on arrive à attirer le maximum de force dans un mouvement ? […] Il faut faire reprendre conscience aux travailleurs de l’utilité réelle qu’ils ont, mais surtout du pouvoir qu’ils ont sur les choses, c’est essentiel.
L’annonce de la mobilisation de ce vendredi fait suite à une réunion de l’intersyndicale. Sophie Binet, la nouvelle secrétaire générale de la CGT, travaille davantage en collaboration avec les autres syndicats (et notamment la CFDT). Approuvez-vous ces nouvelles méthodes ?
Sophie Binet, c’est notre secrétaire générale. Elle a un mandat, c’est unir la CGT et la rendre la plus efficace possible. C’est sur ça qu’il faudra la juger. Maintenant, sur Sophie Binet, je n’aime pas faire ça, […] mais tout le monde aura noté, au moins dans la CGT, qu’il y a une réelle différence entre elle et Philippe Martinez. Quand elle a fini de parler sur un plateau de télévision, les gens ont compris ce que veut la CGT.
Le 23 septembre, la CGT a participé à une marche contre les violences policières et le racisme systémique. La CGT enregistre seulement 1,9 % d’adhérents dans le secteur. Avez-vous la volonté d’étendre le nombre de membres pour changer les choses au sein même de l’institution ?
Être à la CGT dans la police, c’est décider d’être tricard du premier au dernier jour de sa carrière. On a beaucoup de respect pour nos camarades […] qui essaient de faire vivre la conception d’une police au service des gens. La police ne peut pas être imprégnée d’idées qui désignent des coupables d’avance. Je ne vais pas revenir sur l’épisode du petit Nahel mais, arriver à fumer un petit de 17 ans comme ça de sang-froid, quelle merde humaine il faut que tu sois.
Mardi 10 octobre, vous avez également pris part à une mobilisation en soutien aux Palestiniens malgré l’interdiction de la Préfecture de police. Vous y étiez en tant que citoyen ou en tant que représentant de la CGT 13 ?
Les deux. Je sais très bien que quand je vais quelque part, forcément, il y a mon organisation qui est engagée. Mais on a assumé le fait qu’on appellerait pour qu’il y ait un rassemblement. Ceux qui n’étaient pas là se situent en dehors du combat juste pour la paix en Palestine, pour les Palestiniens et le peuple israélien qui est, lui aussi, pris en otage d’un conflit qui ne sert que des intérêts économiques.
Interview réalisée par les étudiants du Master 1 journalisme de l’EJCAM
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