LE 13 INFORMÉ

Le journal école du master journalisme de l'EJCAM

Checkinfo : Syrie : les forces américaines quittent-elles vraiment la frontière turque ?

Alors que Washington avait annoncé le retrait, dimanche, de tous les soldats américains à la frontière turco-syrienne,  Donald Trump fait finalement machine arrière. En réalité, la décision de retrait ne concerne que 50 à 100 membres des forces spéciales. Ils se sont retirés de cette zone, certes, mais ont été déplacés dans d’autres postes sur le front syrien. 

Les forces américains quittaient Ras al-Aïn et Tab Abyad, deux positions clés dans cette zone frontalière entre la Syrie et la Turquie. Photo : Google Maps

Dimanche 6 octobre, la Maison Blanche avait annoncé le retrait des forces militaires américaines au nord de la Syrie, proche de la frontière avec la Turquie. Le lendemain, les forces kurdes et une ONG sur place constataient déjà le départ des soldats américains de Ras al-Aïn et Tab Abyad, deux postes clés aux abords de la frontière turque. Mais la situation semble avoir changé : finalement les quelques soldats qui se sont retirés le matin du lundi 7 octobre n’ont pas quitté le sol syrien.

Un haut responsable américain, qui a souhaité garder l’anonymat, a assuré (selon l’AFP) que les soldats américains stationnés au nord de la Syrie ne seraient pas retirés mais « redéployés vers d’autres bases » en Syrie. Il ajoute que ce déplacement ne concernerait que 50 à 100 membres des forces spéciales. Il ne s’agit donc, en aucun cas d’un retrait généralisé.

Washington rétropédale

Les Etats-Unis avaient justifié l’annonce de retrait de dimanche 6 octobre, par le fait que la Turquie s’apprêtait à mettre en œuvre une offensive contre ceux qu’elle appelle des « miliciens » kurdes des Unités de protection du peuple (YPG). « Les forces américaines ne vont pas soutenir ou être impliquées dans l’opération » avait annoncé la Maison Blanche. Même si les combattants kurdes sont aussi les alliés de Washington dans la lutte anti-djihadiste.

Le lendemain, lundi 7 octobre, Donald Trump, sous pression internationale, met la Turquie en garde contre tout excès. « Si la Turquie fait quoi que ce soit dont j’estime, dans ma grande et inégalable sagesse, que cela dépasse les bornes, je détruirai et anéantirai complètement l’économie de la Turquie » a -t-il tweeté en fin de journée. 

De leur côté, les responsables du gouvernement américain ont fait en sorte de se démarquer de toute opération militaire d’Ankara et ont cherché à minimiser le départ des soldats américains stationnés à la frontière turque.

 

Raphaèle Minconé

Auteur·trice