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Rentrée : Comment expliquer l’actualité anxiogène aux enfants ?

Pour les plus petits il est difficile de comprendre l'inquiétude des parents. Crédits photo : August de Richelieu/ Pexels

ÉDUCATION – Alors que cette rentrée est marquée par le terrorisme et la crise sanitaire, dans quel état d’esprit les enfants et adolescents abordent-ils la rentrée ?

  • Ce 2 novembre marque la retour dans les classes de 12 millions d’écoliers, collégiens et lycéens, alors que la France entière est confinée.
  • Le masque est désormais obligatoire dès 6 ans. Des ateliers de gestion du masque et de son utilité sont organisés en classe.
  • Le principe de liberté d’expression et son histoire seront abordés dans le cadre de nouveaux programmes dès le CP.

Alors qu’elle retrouve sa classe de 5e à Toulouse, Émie comprend la situation : « Je sais qu’avec le confinement on a plus le droit de rester dehors sans autorisation. Ce soir je vais donc attendre au collège que ma mère vienne me chercher, alors que d’habitude je vais au parc avec mes copines. » Du haut de ses 9 ans, Laly est un peu plus stressée par les nombreux policiers et militaires présent autour de son école dans le centre-ville toulousain, raconte sa mère au téléphone.

Cette ambiance anxiogène pèse-t-elle sur le moral des plus jeunes ? Comme pour leurs aînés, enfants et adolescents ne réagissent pas tous de la même manière à cette rentrée placée sous haute vigilance sanitaire et sécuritaire. 

Ne pas transmettre ses propres peurs

À Toulouse, Marseille, Paris ou dans les grandes métropoles française l’ambiance est évidemment plus pesante constate Viviane Kovess-Masféty, psychiatre et épidémiologiste : « Dans les petites villes, le confinement est moins angoissant, le plan vigipirate est lui plus discret. » Mais pour la spécialiste de la psychologie infantile, le stress que peuvent ressentir les plus jeunes « dépend principalement de ce que leur parents leur ont expliqués, et de leur âges ».

Selon l’experte, il faut faire attention à ne pas projeter des réflexions d’adultes sur les enfants. Et, surtout, ne pas transmettre ses propres peurs. « Certes, le contexte est anxiogène, mais les plus jeunes en ont une conscience moins aiguë que les adultes. Ils n’ont pas non plus le même niveau d’information », rélève celle qui écrit pour le Haut Conseil de la Santé Publique. « Ce qui est essentiel c’est d’expliquer, de parler avec les enfants, avec ses mots, avec leurs mots. Leur cacher les choses n’est pas une solution. Lorsque l’on est parent, il faut prendre son rôle d’adulte au sérieux. »

Des réseaux de soutien pour les parents

Il est difficile de tenir ce rôle de parent dans un contexte « de guerre », comme le martèle depuis près de huit mois le gouvernement. Pour être le plus à même d’aider, d’accompagner son enfant en ces temps de crises, il est aussi possible de se faire aider soi-même. Des réseaux de soutien comme l’École des parents (1) ou Interservice parents (2) proposent des lignes d’écoute. Au bout du fil, des psychologues écoutent et orientent. Les fédérations de parents d’élèves peuvent aussi offrir des relais : FCPE, Peep, Apel, etc.

« On doit l’aborder [la liberté d’expression] tout en préservant l’innocence des enfants »

À L’école privée Sainte Marie des Ursulines à Toulouse, ce lundi 2 novembre était consacré à la préparation de la rentrée. « L’épidémie de Covid-19 fait parti du quotidien. Tout est déjà organisé depuis septembre. Nous avons juste mis en place des ateliers de gestion du masque pour les 6-10 ans », explique Adeline Lamacq, institutrice en maternelle. Elle poursuit : « La question de la liberté d’expression et des attentats est aujourd’hui plus préoccupante. On doit l’aborder tout en préservant l’innocence des enfants. Mais c’est dur car la police, les militaires sont autour de l’école tous les jours.»

Une situation d’autant plus difficile à esquiver, alors que le directrice de l’établissement nous apprenait que l’école avait été victime de plusieurs menaces ces deux dernières semaines.

(1) 0805.382.300

(2) 01.44.93.44.93

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