LE 13 INFORMÉ

Le journal école du master journalisme de l'EJCAM

Les soignants en veulent plus

L'entrée de la faculté de médecine à la Timone. ©Samuel Azemard

Alors que le monde sort doucement d’une crise sanitaire inédite, les hospitaliers du public se sent abandonnés. Jadis applaudis, dorénavant oubliés. À quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle les agents marseillais sont amers et en colère. 

À côté de ma résidence étudiante marseillaise se dresse une faculté de médecine, accolée elle-même à un paquebot architectural, l’hôpital de la Timone. Au coeur d’un ballet de blouses blanches, les étudiants grillent une clope devant les affiches électorales placardées à l’entrée du campus. L’un d’entre eux évoque avec amertume l’élection présidentielle 2022, « C’est bien beau, dès qu’on sort on voit la tronche des candidats, mais personne ne parle sérieusement de nos besoins » déplore Pierre en quatrième année de médecine.

Pourtant des moyens ont été engagés : 7500 nouveaux postes à venir et 6000 places en plus dans les écoles d’infirmiers. Mais il faut dix ans pour former un médecin et trois pour un infirmier.

Des mesures qui ne font pas l’unanimité 

La majorité des candidats envisage d’augmenter le nombre de professionnels de santé, après vingt ans de gestion comptable qui ont asséché les effectifs. Un peu court au goût des principaux concernés. Plus loin, une infirmière de la Timone est en pause-café et profite du soleil. Elle esquisse un sourire jaune face à cette mesure « Super, on augmente ! Mais on les paye comment et combien ces futurs professionnels ? S’ils croient là-haut que le Ségur de la Santé a réglé les problèmes.. »

Partout, c’est la lassitude qui prévaut. La fuite vers le privé s’accélère. La crise du Covid a enseveli la colère des hospitaliers du public, mais les braises crépitent. Le futur chef de l’Etat risque de s’en rendre compte très vite.

Auteur·trice

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *