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Marseille pédale à l’électrique

Depuis trois mois, 2 000 nouveaux vélos sont proposés en libre-service dans la cité phocéenne. Des bornes de recharge ont été installées en centre-ville. Si le succès est au rendez-vous, LeVélo essuie les premières critiques sur les réseaux sociaux : trop cher et mal réparti sur le territoire.

« Pour aller de chez moi à l’école, j’ai plus vite fait de prendre le vélo que le bus ou le métro. C’est pratique », explique Mamadou avant d’enfourcher la bicyclette vélo et cabrer sur la roue arrière avec ses amis.

Fini la sueur et les crampes, les pentes marseillaises se gravissent désormais en deux coups de pédales. « LeVélo », le nouveau vélib marseillais est électrique. Vitesse maximale, 25km/h. De quoi attirer une nouvelle clientèle d’usagers, même les moins sportifs.

Lancé le 19 décembre dernier, ce nouveau service remplace les 1 000 bicyclettes mécaniques proposées depuis quinze ans par l’entreprise JC Decaux. C’est désormais une flotte deux fois plus nombreuse qui est mise à la disposition des Marseillais. La société Fifteen a remporté l’appel d’offre, coût pour la Métropole : 50 millions d’euros.

LeVélo, pratique mais plus cher

Pour les utiliser, il suffit d’un smartphone et de scanner un QR code. Plus besoin d’acheter un ticket de métro pour pouvoir pédaler.

Une démarche plus simple, plus rapide mais plus chère. 1 euro chaque trajet. Et pour ceux qui choisissent l’abonnement, le tarif explose. 72 euros l’année, contre 5 euros auparavant. Le prix a été multiplié par 14.

Les tarifs, mais aussi la disponibilité des vélos suscitent des critiques. À la station du métro Baille, dans le centre-ville. En fin de journée, aux heures de pointe, la dizaine de vélos disponibles est prise d’assaut en quelques minutes. De nombreux usagers restent sur le carreau. De quoi faire réagir les internautes sur les réseaux sociaux.

Le centre-ville est au cœur du projet

Autre point faible du dispositif : la couverture géographique. Ces nouvelles bicyclettes sont réparties dans 200 stations de l’hypercentre. Certains quartiers ont été laissé à l’écart. « Il y a de gros efforts à faire à long terme pour éviter cette coupure entre les Marseillais du centre et le reste de la ville », Maurice Olive, directeur de la licence professionnelle ville et territoire durable à l’IUT d’Aix-Marseille Université.

Une phase d’expansion vers Les Goudes (8e), Luminy (9e), Saint-Julien (12e), l’IUT de Saint-Jérôme (13e) et l’Estaque (16e) pourrait être étudiée une fois la première étape d’installation terminée.

Un mal pour un bien

Le passage à l’électrique conjugué à des tarifs élevés entraine une levée de bouclier de la part d’associations de défense de l’environnement. Une pétition pour dire « non » à ce nouveau service « moins écologique » est en ligne. Elle a recueilli plus de 4000 signatures.

Pour autant, Vincent Pochart, membre du Collectif vélos en ville Marseille tempère. « Ces vélos mettent en scelle des gens qui n’en n’auraient jamais fait. Ce sont potentiellement des gens qui ne prennent plus leur voiture pour se déplacer. »

La Métropole y croit. Elle espère passer de 14 000 à 26 000 abonnés d’ici la fin de l’année.

Auteur·trice
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Arnaud Delayre

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